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un grain de sable pour secouer la poussière...

Présidentielle en RDC: internet coupé par les autorités

Mercredi 2 Janvier 2019 - 08:42

Les autorités de Kinshasa ont dit avoir procédé à cette coupure pour éviter "un soulèvement populaire" le temps du décompte.

Le suspense monte d'un cran en République démocratique du Congo. Lors de la remontée des résultats de l'élection présidentielle dimanche, les autorités de Kinshasa ont coupé l'accès à Internet. Officiellement, l'objectif était d'éviter "un soulèvement populaire" au moment crucial de la centralisation des résultats. 

Les chiffres provisoires "seront rendus publics au plus tard dimanche 6 janvier", a confirmé mardi la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Enjeu : la succession du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. 

 
 
 

Internet coupé, l'envoi de SMS impossible

"Congolais, demeurons vigilants pour ne pas nous faire voler notre victoire", a déclaré mardi le Comité laïc de coordination (CLC), un collectif catholique à l'origine de trois marches début 2018 pour demander le départ du président Kabila. "Le simple changement dans la continuité ne sera pas toléré", ajoute le CLC, allusion à une éventuelle proclamation de la victoire du candidat du pouvoir, l'ex-ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary. 

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La suspension pour une durée indéterminée de l'accès internet a été annoncée lundi par un opérateur de téléphonie mobile et un fournisseur d'accès. Les envois de SMS sont également impossibles. "Il y a des gens qui intoxiquaient la population avec de faux chiffres concernant les élections. Et cela préparait la population à un soulèvement populaire", a déclaré le conseiller diplomatique du président Kabila, Barnabe Kikaya bin Karubi. 

Permettre "la compilation" des résultats

"Le Conseil national de sécurité a décidé qu'il était impératif de couper internet pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de terminer la compilation et l'encodage des résultats des élections", a-t-il ajouté, sans préciser la durée de la coupure. Des internautes tentaient mardi leur chance dans quelques grands hôtels de Kinshasa où internet était encore disponible. 

D'autres se rendaient au "beach" (port fluvial) où des petits commerçants revendent à la sauvette des recharges de crédit d'opérateurs du Congo-Brazzaville voisin. Un forfait internet qui se vend 1000 francs CFA (1,5 euros) à Brazzaville se marchandait à 5000 francs congolais (2,6 euros) de l'autre côté du fleuve, a constaté un journaliste. Impossible, également, d'écouter Radio France internationale (RFI)  en fréquence FM depuis lundi soir. 

Mardi soir, la radio publique française a affirmé que six de ses émetteurs sur neuf ne fonctionnaient pas en RDC (Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Bukavu et Mbandaka). RFI a fait plusieurs éditions spéciales sur les élections en RDC, le plus grand pays francophone au monde où la radio publique française revendique de très fortes audiences (40% du grand public congolais). Ces coupures ont provoqué la première réaction diplomatique depuis les élections dimanche, pour lesquelles Kinshasa avait prié la communauté internationale de se tenir à l'écart. 

"Meilleurs voeux et internet"

"Nous demandons au gouvernement de ne pas bloquer les moyens de communication et notamment l'accès à internet ainsi que les médias", ont écrit dans un communiqué conjoint les représentants de plusieurs pays occidentaux à Kinshasa emmenés par l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis. 

"Je souhaite une bonne année et meilleurs voeux à mes amis congolais! Que 2019 vous apporte la paix, une transition démocratique et l'internet débloqué!", a ajouté le nouvel ambassadeur des Etats-Unis, Mike Hammer, dans un tweet en son nom propre. 

Le communiqué conjoint soutient "l'appel au calme" lancé par les observateurs électoraux congolais de la Conférence des évêques (Cenco) et de l'ONG Symocel. Les Occidentaux soutiennent aussi "leur demande d'un accès des observateurs au centre de compilation des résultats". 

40 000 observateurs déployés

Cette "compilation" intervient dans des centres locaux après la fin du dépouillement des bulletins et l'affichage des résultats dans les dizaines de milliers de bureaux de vote à travers le pays. Lors des dernières élections en 2011, une ONG avait dénoncé des fraudes dans des centres locaux de compilation des résultats (CLCR). 

"Les opérations de ramassage, centralisation et compilation des résultats dans les 179 centres locaux de compilation se poursuivent normalement", a indiqué mardi la Commission électorale (Céni) dans un communiqué. 

Des observateurs auraient été acceptés dans les CLCR sauf dans deux provinces (Lomami, Sakuru), a déclaré un membre de la Conférence épiscopale (Cenco) qui affirme avoir déployé 40 000 observateurs sur le terrain le jour du vote. 


source AFP /lexpress

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