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Indonésie: Joko Widodo proclame sa victoire pour un second mandat

Mardi 21 Mai 2019 - 09:17

Le président Joko Widodo a proclamé mardi sa victoire pour un second mandat à la tête de l'Indonésie, dans la capitale placée sous haute sécurité après la dénonciation par son adversaire Prabowo Subianto de fraudes de grande ampleur lors du scrutin.

"Nous serons les dirigeants et les protecteurs de tous les Indonésiens", a promis Joko Widodo devant la presse au côté de son colistier Ma'ruf Amin après une campagne qui a profondément divisé le pays. Depuis plus d'un mois, M. Widodo se réfrénait de crier victoire en attendant les résultats officiels du scrutin du 17 avril.

Joko Widodo, surnommé "Jokowi", a obtenu 55,5% des voix, contre 44,5% pour son adversaire, l'ex-général Prabowo Subianto, avait annoncé plus tôt mardi la commission électorale (KPU).

Le président sortant, arrivé à la tête de la troisième démocratie au monde en 2014 avec 53,15% des voix remporte ainsi cette élection avec une avance plus nette.

Prabowo Subianto a de son côté rejeté les résultats officiels mais appelé ses partisans à rester calmes précisant qu'il allait employer "tous les moyens légaux" pour obtenir justice.

 

- Résultats en pleine nuit -

La publication officielle des résultats était initialement attendue mercredi. Mais la commission les a finalement annoncés en pleine nuit, semblant vouloir couper l'herbe sous le pied de l'opposition qui avait appelé à des manifestations de masse.

Plusieurs ambassades ont publié des alertes invitant leurs ressortissants à ne pas se rendre dans le centre de la capitale du pays musulman le plus peuplé au monde.

Quelque 36.000 membres des forces de l'ordre ont été déployés dans Jakarta en prévision des résultats. Le bâtiment de la commission électorale a été barricadé et protégé par des rouleaux de fils de fer barbelés pour empêcher toute intrusion.

AFP/Archives / NaomimagesL'ancien général Prabowo Subianto (G) lors de la célébration du 67e anniversaire des forces spéciales de l'armée, le 24 avril 2019 à Jakarta

Les axes routiers menant vers le centre ont été bloqués pour les bus afin d'empêcher l'arrivée de manifestants.

Sur les réseaux sociaux, des appels a venir manifester en faveur de l'opposition circulaient mardi accompagnées de photos de manifestations de masse anciennes présentées comme datant du jour même, selon des journalistes de l'AFP spécialistes du factchecking. Mais aucune manifestation d'ampleur n'a été signalée à ce stade.

Depuis le scrutin du 17 avril auquel plus de 190 millions d'Indonésiens étaient appelés à voter, le candidat d'opposition conteste le décompte des voix et a déclaré avoir remporté l'élection en citant des sondages alternatifs.

Le responsable juridique de la campagne de Prabowo Subianto a indiqué préparer une plainte pour la cour constitutionnelle, selon les médias locaux.

Les candidats ont trois jours pour contester les résultats faute de quoi ils seront officialisés le 24 mai.

- Risque de manifestations -

Depuis plusieurs jours, les autorités appellent les partisans de Prabowo Subianto à ne pas manifester, mettant notamment en avant un risque d'attentats terroristes.

AFP/Archives / Juni KriswantoDes partisans de Prabowo Subianto lors d'une manifestation à Surabaya le 17 mai 2019

La police indonésienne a indiqué vendredi avoir procédé à des dizaines d'arrestations d'individus suspectés de liens avec l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), dont certains préparaient des attentats en vue de l'annonce des résultats des élections.

Devant le risque de fracture du pays, plusieurs partis, dont certains de l'opposition ainsi que les influentes organisations musulmanes Nahdlatul Ulama et Muhammadiyah qui comptent des dizaines de millions de membres, ont appelé les Indonésiens à reconnaître les résultats de l'élection.

L'organe de supervision des élections (Bawaslu) a rejeté lundi les allégations de fraudes "massives" brandies par l'opposition estimant que les irrégularités du scrutin étaient mineures et pas de nature à changer le résultat.

"L'ampleur des abus et des erreurs au cours de l'élection a été au total très modeste", a également observé Kevin O'Rourke, un analyste politique de Jakarta interrogé par l'AFP avant la proclamation des résultats.

Prabowo Subianto "et son camp s'attachent à des défauts mineurs et des problèmes minuscules dans l'espoir d'influencer l'opinion et d'enlever à Joko Widodo sa légitimité", a-t-il ajouté.

Joko Widodo, 57 ans, vu comme un musulman modéré dans un pays où l'islam conservateur progresse, avait choisi comme candidat à la vice-présidence le prédicateur conservateur Ma'ruf Amin afin de donner des gages à l'électorat religieux.

Son rival de 67 ans, ex-beau-fils du dictateur Suharto, s'était de son côté rapproché des groupes islamiques les plus radicaux en vue du scrutin.

L'ancien général Prabowo Subianto, qui se présente comme un homme à poigne, avait choisi comme colistier Sandiaga Uno, un ex-homme d'affaire.

L'ex-militaire, qui tente depuis une quinzaine d'années de parvenir au pouvoir, avait déjà perdu devant Joko Widodo en 2014 et avait déposé un recours en justice avant de s'incliner.

source AFP

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