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un grain de sable pour secouer la poussière...

Un bébé mauritanien a été volé par un français, les Etats mauritanien et français ne peuvent pas rester les bras croisés…

Jeudi 31 Mars 2022 - 18:52

Ismael Cheikh Ahmed, ministre des affaires étrangères, de la coopération et des mauritaniens de l'étranger
Ismael Cheikh Ahmed, ministre des affaires étrangères, de la coopération et des mauritaniens de l'étranger
C’est un enlèvement. En France le père ne serait pas allé très loin, toute la république serait à sa poursuite. Dans aucun pays de droit, personne, fût-il le père, ne peut voler un enfant, de surcroît en bas âge, disparaître de la circulation, se cacher quelque part et passer son temps à publier sur internet les photos privées de son épouse pour la détruire psychologiquement dans son pays sans que la police ne soit à ses trousses.

Une petite confidence pour comprendre pourquoi je suis plus sensible que d’autres à ce genre de drame : Il y a bientôt 13 ans quand la mère de son fils en toute légitimité a décidé de quitter la Mauritanie pour aller refaire sa vie ailleurs emportant mon fils unique de 2 ans, le rêveur que j’étais a fait une crise de nerfs pour dire que je refusais ce départ mais je ne m’y suis pas opposé vu ma situation économique à l'époque précaire, sans emploi, sans un sou, sans CV. Après notre séparation, honteux de retourner chez mes parents, je suis allé louer une chambre longtemps sans eau ni courant chez les artistes plasticiens mauritaniens. Vlane n'existait pas encore. J'étais un poète aux maigres écrits, une sorte d'écrivain raté mais comme dit l'autre "il faut que le coeur se brise ou se bronze". Dieu merci il ne s'est pas brisé, ce n'était qu'un parcours du Destin.

Quand le petit est parti, dès que j’entendais un enfant pleurer, je sursautais, même dans la rue. Partout je voulais dire aux parents de ne pas laisser leur enfant pleurer car il semblait que j’entendais le mien qui pleurait dans un autre pays et son père n’était là pas pour le rassurer.

Ensuite, on croit que ça va passer mais en fait, le corps somatise, j’ai commencé à avoir de la tachycardie pendant 6 mois, je suis devenu claustrophobe, mes cheveux ont blanchi et quand on est papa sans les responsabilités du père, on vieillit sans la maturité, il manque une case, on n’est plus tout à fait normal.

C’est de l’histoire ancienne, l’enfant n’avait pas disparu, il était entre de bonnes mains et il suffisait de faire la navette d’un pays à l’autre pour le voir. Maintenant tout va bien pour tout le monde et le petit est un garçon bien équilibré et bien éduqué hamdoullah.

Voilà pourquoi, je suis très sensible aux situations de celles et ceux qui perdent de vue leur enfant en bas âge même si le drame qui nous occupe est d’une tout autre nature. Pour une mère qui allaite c’est encore plus atroce car sans l’enfant, le corps produit encore du lait avec les douleurs physiques que cela représente vu qu’il n’y a plus personne pour téter. Ne pas savoir où est son enfant c’est encore plus terrible. C’est le vide total, psychologique, physique, une voie sans issue sinon s’habituer au malheur en espérant que ça passe mais ça ne passe jamais.

Quant à l’enfant, lui retirer une mère, un père à cet âge, il sera fatalement victime de terreurs nocturnes car il oubliera le père et la mère mais pas son cerveau alors en dormant il rêverra des visages et endroits qui ne correspondent plus à son environnement et il aura peur car il ne saura plus de qui il s’agit et comme à cet âge on ne verbalise pas ces choses, les parents ne peuvent pas comprendre.

Tout ça pour dire que ce n'est pas anodin d’éloigner un enfant d’un de ses parents même si certains réussissent très bien à éduquer un enfant qui a perdu un parent pour mille raisons. Nous parlons de cas de kidnapping de sang-froid sans aucun autre motif que l’envie de refaire sa vie quelque part, en privant le bébé de sa mère, de sa famille, de son pays et de sa culture.

Quand on vole un enfant, c’est un crime crapuleux qui devrait être passible de la prison mais la société estime que si l’enfant est parti avec le père ou la mère ce n’est pas si dramatique car la société est pleine de cas sociaux plus à plaindre.

Dans le cas du père Maxime, au moins l’Etat mauritanien devrait demander à l’Etat français de localiser le père et la petite Léna de 11 mois pour savoir comment elle va car le père vient d’interrompre gratuitement son droit au lait maternel avec toutes les conséquences sur son système immunitaire sans parler la présence maternelle, le coeur de son univers, l'origine de sa vie. L’Etat français doit rechercher ce monsieur et quand on l’aura retrouvé, le convoquer à la police et communiquer ses coordonnées aux autorités mauritaniennes ou à l’avocat de la mère pour engager là où il se trouve des poursuites afin que la justice française, ou de n'importe quel état de droit où il se trouve, décide des droits des deux parents pour l’intérêt de l’enfant.

Faire revenir l’enfant en république islamique sera très difficile juridiquement sauf si la justice française estime que le père est irresponsable ayant commis un kidnapping sans scrupules d’un bébé de 11 mois ; par contre le droit prévoit que le père paie la pension alimentaire pour son enfant et comme les preuves existent de son mariage en Mauritanie, la justice peut obliger le père à payer une pension à la mère et elle pourrait aller vivre là où il se trouve au moins pour les premières années de vie de l’enfant afin de conserver le lien physique et psychologique inestimable.

De plus, vu les informations publiques disponibles, j’avais même estimé que le père pourrait avoir agi suite à un choc émotionnel face à une infidélité présumée mais mon opinion a changé quand j’ai appris qu’il semblerait que ce kidnapping ait été prémédité de longue date car malgré 2 ans de mariage, le père n’a jamais voulu enregistrer le mariage au niveau de l’ambassade de France sachant certainement les conséquences juridiques automatiques d’une pareille initiative à savoir pension alimentaire à l’enfant et à la mère en cas de divorce avec la garde de l’enfant en bas âge qui reviendrait à la mère. Aucun refuge en Europe en cas de kidnapping.

 

Naha Haroun Cheikh Sidiya , ministre  de l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille
Naha Haroun Cheikh Sidiya , ministre de l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille

Un bébé mauritanien a été volé, l’Etat mauritanien ne peut pas rester les bras croisés ni même l’Etat français vu qu’il s’agit d’un forfait d’un de ses ressortissants.  La ministre mauritanienne de l’action sociale, de l’enfance et de la famille doit réagir de concert avec toutes les autorités mauritaniennes de sorte à ce que la diplomatie ne soit pas en reste pour retrouver cet enfant volé et faire comprendre au père qu’être français ne donne pas le droit de voler un enfant à sa mère dans un pays étranger pour vivre peinard à l’ombre de la république française.

La France est un état de droit et le droit du père ou de la mère est le même qu’ils soient français ou étrangers. Rien ne peut justifier de retirer un enfant à l’un de ses parents en prenant la fuite sauf pour lui sauver la vie face à quelqu’un de dangereux et même dans ce cas, sitôt à l’abri on contacte les autorités compétentes pour se justifier et laisser la justice prendre le relais.

Maintenant tout est dit, le reste dépend des autorités compétentes. Nous souhaitons bonne chance à la mère et à sa famille face à cette épreuve cruelle mais il ne faut jamais désespérer du Destin.
J’en sais quelque chose, Dieu merci…

VLANE A.O.S.A

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