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Le député UDP de Kaédi face au ministre du patrimoine de l’Etat et de la réforme foncière: « La propriété traditionnelle des terres de la vallée doit être respectée et ménagée pour leur bonne exploitation »

Mardi 29 Juillet 2025 - 14:07

Le député UDP de Kaédi M. Mouhamed Abdoul N’Diaye a interpelé, il y a quelques jours, le ministre de la Réforme Foncière sur les « vives préoccupations » des paysans de la vallée du Fleuve, relatives à l’exploitation des terres du Walo (décrue) et du Diery (sous pluies). Ce natif de Néré Walo (Hirnaagnue Bossoya), qui intervenait lors d’une plénière de l’Assemblée Nationale, reconnaît certes que la souveraineté alimentaire du pays dépend de la bonne exploitation desdites terres mais seulement, il faudra, pour y parvenir, « respecter la propriété foncière traditionnelle des paysans locaux laquelle est bien antérieure à l’Etat moderne ».

Et M. N’Diaye de rappeler à ceux qui l’ignorent : « ils exploitaient leurs terres sans titres fonciers – eux-mêmes n’en disposaient presque pas d’ailleurs ». Le député reconnaît qu’il s’agit là d’un gros problème pour les propriétaires à qui on exige des titres de propriété depuis l’adoption de l’ordonnance de 1983 portant la réforme foncière. C’est pourquoi il a tenu à rappeler au gouvernement l’urgence de trouver des solutions rapides à la question de la propriété foncière dans la vallée, de manière à permettre aux propriétaires traditionnels d’exploiter leurs terres en leur octroyant des moyens et encadrements adéquats ou, à défaut, de les céder à d’autres investisseurs nationaux ou étrangers, ceci à travers des accords de partenariats gagnant- gagnants, garantis par l’Etat. La législation sur le foncier rural, indispensable à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, demeure inappliquée, ce qui ouvre la voie à des spoliations et à des expropriations des terres à propriété traditionnelles et à des conflits violents.
 

Comme beaucoup de députés de la vallée, ce parlementaire de Kaédi est régulièrement interpelé par ses concitoyens et électeurs sur les questions récurrentes de la confiscation des terres par des hommes d’affaires, sur des conflits entre éleveurs, venus d’ailleurs et qui détruisent les cultures ou les récoltes dans une impunité totale. « Nous voudrions savoir ce qu’entend faire votre département par rapport à la réforme foncière de 1983 pour éviter les tensions qu’elle occasionne car, comme vous le savez, ôter la terre aux propriétaires qui y vivent depuis plus d’un siècle n’est pas de nature à instaurer la quiétude et à favoriser des exploitations judicieuses ; cela crée des tensions alors que nous, nous voulons vivre dans une Mauritanie paisible et stable », s’est interrogé l’élu de Kaédi qui pense que la meilleure approche pour une agriculture fructueuse est d’associer les populations locales à tous les  investissements devant impacter sur leur vie et leur écosystème. « Nous devons travailler à faire de notre agriculture une source de profits équitables, non une source de tensions préjudiciables aux propriétaires locaux mais également à tout le pays », souligne M. N’Diaye.
 

Le député reconnaît aussi que le problème du foncier ne se pose pas qu’à l’intérieur du pays, les citoyens de Nouakchott en souffrent eux aussi, ceci à travers des doubles ou triples attributions, des expropriations etc. L’élu de Kaédi déclare avoir été saisi par des citoyens expropriés au PK11 (côté Elmina) de Nouakchott. « Ces citoyens qui disposent de titres fonciers et de permis d’occuper déclarent avoir été expropriés par des hommes puissants qui les ont boutés dehors. Nous attirons votre attention sur ces cas et réclamons justice pour ces citoyens. »  Et d’ajouter: « A défaut de les rétablir dans leurs droits, nous demandons une compensation ou à défaut, une substitution par d’autres terrains ailleurs ».
 

Il faut rappeler enfin que face aux tensions récurrentes autour du foncier rural dans la vallée, un comité des sages des communautés de cette partie du pays a réclamé, « plus de justice et d’équité » dans l’exploitation des terres. Au cours d’un point de presse qu’ils ont organisé en mai 2024. les membres du comité ont rendu public un rapport qu’ils avaient produit sur la situation des terres cultivables de la vallée ; le comité réclame, un nouveau cadre juridique et dénonce par la même occasion des « « spoliations » et  l’ « attribution, en 2010  de 3200 Ha à une multinationale (AAAID) dans la commune de Dar El Barka », ce qui avait suscité de violentes réactions des propriétaires.
saharamedias

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