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un grain de sable pour secouer la poussière...

L’étrange campagne de Ghazouani : du jamais vu…

Mercredi 3 Avril 2019 - 13:06

Une véritable entreprise de démolition du bénéfice du doute. Dès le départ c’était mal parti. Les mauritaniens très orgueilleux sont très sensibles aux apparences et ils voient vite toutes les petites humiliations. Rien ne diminue plus un homme que le toboggan professionnel. Au lieu de faire comme l’ex Pm Hademine, qui s’est fait attribuer un titre de ministre d’état, Ghazouani, tout puissant chef d’état-major général des armées, a accepté un poste de ministre de la défense tellement creux qu’il était occupé par monsieur Bathia Mamadou Diallo. Ironie du sort venant d’Aziz ou de Ghazouani, comme pour rappeler aux civils assoiffés de pouvoir ce qu’ils valent, le pompeux ministre d’état Hademine finira par pratiquer le toboggan pour atterrir à la défense…
 
Ghazouani était méconnu du grand public, il bénéficiait de sa discrétion pendant les 2 mandats d’Aziz, tout le monde s’attendait à une forte personnalité qui allait continuer à s’imposer et c’est le contraire qui est en train de s’étaler sous nos yeux comme si dépossédé du commandement militaire suprême et jeté tout d’un coup dans l’arène civile, Ghazouani se sent pris aux mains d’Aziz qui peut du jour au lendemain ruiner sa candidature par on ne sait quel moyen.
 
Voilà donc Ghazouani qui semble prendre ses distances avec les caciques de l’UPR d’Aziz mais qui s’affiche avec la première dame plusieurs fois à sa tribune comme caution du soutien de son époux, le Patron. Ghazouani va jusqu’à la faire applaudir, elle qui s’est toujours tenue officiellement loin de la politique même si chacun entend que son influence est grande en matière de nominations et qu’un protégé par elle ne risque plus rien de la part d’Aziz.
 
Faire campagne le moins possible avec l’UPR mais ne rater aucune occasion d'endosser et revendiquer l’héritage politique d’Aziz.
C’est désastreux car s’il voulait détruire son image de grand stratège militaire, d’homme qui a ressuscité l’armée, pour en faire un éternel  second d’Aziz, il est bien parti or cela ne le grandit pas à l’heure où tout le monde en a assez de la politique d’Aziz.
 
D’ailleurs sur qui compte Ghazouani pour se faire élire s’il se met à dos toute la machine politique qu’Aziz a mise en place pour tenir le pouvoir pacifiquement et faire voter n’importe quoi même par référendum ? Si Ghazouani est ce stratège que nous soutenons, il devrait au contraire prendre le contrôle de la machine politique azizienne en leur promettant monts et merveilles comme faisait Aziz jusqu’à être élu.
 
Au lieu de ça, il veut ostensiblement s'éloigner de la machine de propagande azizienne pendant qu’il fait les louanges de la première dame et endosse l’héritage Azizien. Ainsi jour après jour Ghazaouni est en train de détruire l’image que ses partisans les plus convaincants ont réussi à ficeler. A ce rythme, il finira seul accroché à la loyauté pour Aziz qui n’aura qu’à brandir ce fil étranger à sa nature et Ghazouani se retrouvera définitivement léger aux yeux des mauritaniens. C’est cela l’enjeu.
 
L’image de Ghazouani qui est en train se construire sous nos yeux c’est celle d’un homme d’Aziz comme un autre et cela grandit Aziz pendant que Ghazouani s’en trouve diminué.
 
Il ne faut pas croire que ce soit une ruse pour rassurer les gens du régime. Les gens du régime pour majorité cherchent leurs intérêts et ils suivront n’importe qui qui serait le vrai chef. Inutile de vouloir leur plaire, il suffit de s’imposer comme chef suprême  et ils suivront. C’est ce qu’Aziz a fait et cela lui a réussi à merveille envoyant les impôts et la justice aux plus récalcitrants jusqu’à mettre tout le monde d’accord sur la réalité pacifique du pouvoir.
 
Ce que nous voyons de Ghazouani n’annonce aucun changement sinon celui de caractère au sommet du pouvoir. C’est déjà ça mais ce n’est pas tout car tout est encore incertain. D’ailleurs Ghazouani aura-t-il le pouvoir ? Que deviendra Aziz ? Si Aziz comptait vraiment laisser le pouvoir à Ghazouani il n’allait pas le pousser à mille humiliations et si Ghazouani avait assez de puissants soutiens au cœur du régime indépendamment d’Aziz, il n’agirait pas ainsi comme un mamelouk.
 
Bilan : le Ghazouani qu’on voit semble un peu perdu dans cette campagne. C’est normal, on ne s’improvise pas civil, encore moins tribun surtout quand on est supposé de bonne foi. Chez nous, par les temps qui courent, il faut croire qu’on ne peut réussir politiquement qu’en faisant comme Aziz : prendre le pouvoir d’abord puis se faire populiste en racontant tout et n’importe quoi quitte à diviser le pays, fanatiser les citoyens et indexer des boucs émissaires.
 
Ghazouani endosse l’héritage d’Aziz mais veut faire une campagne d’un autre genre.
Une campagne qui s’annonce étrange. Il paraît que c’est Aziz qui l’a obligé à aller courir partout dans le pays. A ce jour tout cela est une catastrophe médiatique mais comme les médias comptent pour zéro, cela n’affectera que son image, pas le résultat des urnes…
 
VLANE

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