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un grain de sable pour secouer la poussière...

Voilà comment l’opposition radicale nuit au pays pas au régime…

Lundi 20 Novembre 2017 - 17:19

Voilà comment l’opposition radicale nuit au pays pas au régime…
Dans n’importe quel état de droit, aucune des affaires d’écoutes rendues publiques n’aurait pu voir le jour sans un scandale qui aurait fait tomber des têtes jusqu’au sommet de l’état. Dans un état de droit, les services de renseignements ne peuvent pas faire n’importe quoi avec la vie privée des citoyens et si la raison d’état les oblige, cela ne leur évitera pas un scandale et des têtes qui tombent.
 
Dans un état de droit, les opposants sont protégés non seulement par la loi mais par la conscience collective censée ne pas accepter n’importe quoi et le jeu démocratique faisant, les partis d’opposition peuvent remuer la rue en l’informant pour sanctionner le parti au pouvoir.
 
Cela c’est dans un état de droit avec des institutions solides, une justice indépendante et une armée républicaine.
 
Chez nous, le processus démocratique avançant à pas de tortue, nous n’en sommes pas là. Nous sommes à un stade de régime militaire civilisé allié à des civils attachés ou liés par une dynamique culturelle à base de tribalisme, régionalisme et esclavage intellectuel pour des raisons alimentaires.
 
L’opposition radicale de Birame à Ghadda, de Chavi à Bouamatou pense qu’ils peuvent déstabiliser un régime ou même pousser à le renverser avec les armes de la liberté d’expression. Ainsi sous ce régime, jamais un président n’a subi autant d’injures, autant d’attaques, toutes ciblant quasiment uniquement le chef de l’état et sa famille.


Pour quel bilan ? Quel est le bilan de Birame prix ONU ? Il croyait que l’étranger allait l’aider à renverser le pouvoir, il n’a réussi qu’à salir l’image du pays sans disposer de troupes capables de remplir une rue. Quel est le bilan de Ghadda ? Il a tout dit et Chez Vlane on trouve encore la vidéo de sa sortie télévisée où il traite le chef de l’état de tous les noms, jurant disposer de preuves de ses malversations et celles de son entourage. Nous n’avons toujours rien vu de ses preuves et le voilà en prison après avoir subi une humiliation sans précédent en matière d’écoutes.

Quel est le bilan de Bouamatou ? On peut dire que ceux qui se réclament de son soutien ont réussi à créer en Mauritanie une affaire des sénateurs et encore ce n’est pas sûr car le pouvoir pouvait directement passer par le référendum ou même convoquer un congrès et faire passer tout ce qu’il veut mais cela n’est rien par rapport au coût de l’entreprise à savoir des sénateurs pris en flagrant délit de corruption selon la nouvelle loi anti-corruption donnant au pouvoir les moyens de les humilier en public.

Voilà que le pauvre Chavi en paye aussi le prix à savoir des fuites de conversations sans qu’on sache qui en est à l’origine mais il se trouve que ces fuites n’accablent que des opposants radicaux contre lesquels il faut les grands moyens.

Dans n’importe quel état de droit, le pouvoir aurait à répondre devant le peuple pour n’avoir ouvert aucune enquête pour savoir d’où cela peut venir puisque dans le cas de Ghadda ces fuites sont consécutives de son arrestation après son accident avec la confiscation de ses téléphones. Quant à Chavi, le régime mauritanien n’est désormais plus le seul à vouloir sa peau.
 
Que peuvent faire des individus contre un état ne reculant devant rien et sachant jouer à merveille avec la diplomatie punitive au gré des alliances avec les ennemis des uns et des autres autour du pays ou plus sachant qu’en Mauritanie toutes les grandes puissances ont ici quelques intérêts directement ou indirectement sans parler des puissances régionales.

Un chef d’état qui peut n’en faire qu’à sa tête, sans risquer de soulever sa population ou même d’avoir affaire à une opposition radicale active et dangereuse, n’a rien à craindre de personne. Même le puissant Maroc est ligoté, ne pouvant rien faire face à l’Algérie qui profite toujours des tensions mauritaniennes avec son voisin et vice-versa.
 
Que peut faire le Sénégal avec lequel nous partagerons bientôt du Gaz, lui qui sait que le régime est prêt à tout ? Il ne peut rien. Laissons les autres voisins. Que peut même faire la France, les USA sachant que la Chine ne dort pas.

Que peut faire même le puissant Qatar jeté à la rue du jour au lendemain ? Rien ! Car le régime ne dort pas et sait jouer à merveille de toutes les combinaisons diplomatiques : c’est le génie mauritanien imbattable en combines.
 
Alors face à un régime pareil, c’est de la folie pure de lui déclarer une guerre stérile qui ne fait en rien avancer une cause et détruit un à un les opposants radicaux non par les os brisés de la torture en prison mais juste par la pire arme qui soit : l’humiliation qui affecte la vie familiale et détruit l’homme dans son foyer ne pouvant plus compter sur les siens pour le soutenir.
 
Même les journalistes qui sont à l’étranger qui disent ce qu’ils veulent en croyant atteindre le pouvoir, ils sont inconscients, ils prennent leur rêve de puissance pour une réalité et ne peuvent nuire qu’à une réputation . Mais qu’est-ce la réputation pour quelqu’un qui a subi toutes les injures et qui ne craint que de perdre son pouvoir ? Rien ! Un vernis qui permet de donner au régime des allures démocratiques.

Chavi, Bouamatou et autres doivent faire comme d’autres hommes d’affaires et lever le pied. Ils se sont battus courageusement mais il faut savoir à un moment que la guerre est perdue. Si Aziz doit tomber, il tombera comme ceux avant lui par les mêmes moyens ou il partira ou il restera jusqu’à 93 ans comme Mugabe ou momifié comme Bouteflika.
 
 
Pendant que cette opposition radicale n’aboutit à rien sinon à radicaliser le pouvoir, ce dernier n’attire à lui quasiment que celles et ceux qui sont prêts à toutes les compromissions pour l’accompagner désormais dans cette fuite en avant.
 
S’opposer peut être constructif, mais pour s’opposer radicalement à un régime armé, il faut autre chose qu’abuser de la liberté d’expression.
 
Reconnaître sa défaite n’est pas honteux, quand poursuivre dans l’humiliation est un crime.

VLANE

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