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un grain de sable pour secouer la poussière...

Préfecture de police de Paris : petits meurtres entre amis du PSG à Benalla...

Mardi 24 Juillet 2018 - 08:35

Michel Delpuech
Michel Delpuech
Par hasard, en faisant quelques recherches sur les protagonistes de l’affaire Benalla, je tombe sur quelque chose que tous les journalistes sportifs, les amis du PSG et les fonctionnaires de la préfecture de police de Paris connaissent mais dont personne ne parle à l’heure où le préfet Delpuech s’exprime sous serment devant la commission parlementaire dans une affaire où un chef d’état-major est suspendu : monsieur Laurent Simonin.

Aucun parlementaire n’a rappelé cet épisode au préfet pour montrer « l’ambiance » à la préfecture au plus haut niveau mais surtout pourquoi le chef d’état-major Simonin n’a pas informé le préfet de la venue, comme observateur, de l’adjoint du chef de cabinet du président, le fameux Alexandre Benalla ?

C’est pourtant capital pour comprendre ce qui s’est joué : un piège contre le préfet qui a mal tourné. Le préfet en réchappe de justesse après s’être exprimé clairement sous serment pour expliquer qu’il n’était au courant de rien à propos de la venue de Benalla mais il n’a pas échappé à sa responsabilité  d’avoir autorisé le port d’arme même pour une durée limitée pendant la campagne électorale du candidat Macron.

Quelque chose est curieux dans le comportement du chef d’état-major Simonin présenté par ses supérieurs comme un professionnel qui a la tête sur les épaules. Pourquoi sachant que le Benalla n’allait pas passer inaperçu, au moins du côté des agents de la préfecture avec son brassard, sa radio, photographié partout même au milieu d’une rue autour de CRS, pourquoi Simonin l’a autorisé ?

Simonin savait que le préfet, qui s’est déjà mouillé en délivrant une autorisation de port d’arme à Benalla pour les beaux yeux du candidat Macron, n’allait pas engager contre lui de mesures disciplinaires sachant que cela serait aller contre le protégé de Macron sur des sujets sensibles notamment en matière de sécurité.

Mais alors pourquoi ne pas avoir respecté la procédure et informé sa hiérarchie du souhait de Benalla d’être observateur sur le terrain ? Alain Gibelin, directeur de l’ordre public à la préfecture de police de Paris, assure que seul le préfet est habilité à délivrer pareille autorisation. Pourquoi le préfet aurait-il refusé s’il dit assumer l’autorisation de port d’arme délivrée à Benalla même si ce n’est pas lui qui l’a signée mais son adjoint ? Alain Gibelin, qui parle pour lui-même,  dit qu’il l’aurait fortement déconseillé car ce n’était pas le moment de s’encombrer avec un observateur alors que la situation sur le terrain était difficile.

Tout porte à croire deux choses :

La première c’est que Simonin voulait être seul à rendre des services à Benalla, ce jeune très introduit au cœur de l’Elysée, c’est le moins qu’on puisse dire.  S’il avait prévenu sa hiérarchie, le Benalla n’allait plus traiter avec lui mais directement avec ses supérieurs même si on imagine mal le préfet, dont on a entendu les propos sous serment, se lancer à son âge et après sa carrière sans tâche dans des affaires de trafic d’influence avec un civil même au nom de l’Elysée.

La deuxième chose qui a poussé certainement Simonin à autoriser Benalla à être observateur sans qu’on sache si c’est lui qui lui a fourni  le brassard police et la radio, c’est que Simonin voulait laisser croire au petit monde de la préfecture et aux services de sécurité en général que le préfet a autorisé la présence Benalla et si au niveau des hauts gradés chacun saurait ensuite qu’il n’en était rien quand viendrait l’ire du préfet, chacun verrait que le préfet n’oserait pas faire un scandale sachant qu’il s’agit d’un protégé de Macron et si le préfet s’aventurait à faire quoi que ce soit contre Simonin, ce dernier était certain que l’Elysée le protégerait ou lui trouverait un parachute doré quelque part car Simonin voulait de toute façon quitter l’autorité du préfet Delpuech ; c’est ce que j’ai découvert par hasard et que tout le milieu sait comme le savent tous ceux qui tournent autour du club de foot PSG sans que personne ne rappelle ces faits lors de l’audition du préfet hier à l’assemblée.

En effet, l’année derrière,  Simonim était à deux doigts de rejoindre la sécurité du PSG avec un salaire de 17000 euros net comme le rappelle le journal Le Point. L’actuel préfet de police de Paris l’aurait appris par la presse et il aurait lui-même écrit à la commission de déontologie de la fonction publique pour dire qu’il y avait un conflit d’intérêt. C’est ainsi que Simonin a raté le poste juteux. On image ce que cela a dû lui faire...

«  Le contrôleur général de police postulait à la direction de la sécurité du Paris Saint-Germain après le départ de Jean-Philippe d'Hallivillée. Or, la commission a noté que la charge de l'organisation de la sécurité aux abords du Parc des princes est l'une de ses prérogatives, ce qui avait pu le mettre dans une situation de conflit d'intérêts.
Le Paris Saint-Germain lui proposait un salaire de 17 000 euros net. Son supérieur, Michel Delpuech, le préfet de police, avait découvert, dit-il, sa candidature dans la presse. Le préfet a alors lui-même saisi la commission de déontologie. Selon nos informations, il a lui-même fourni des arguments au rapporteur en faveur d'un avis négatif. Interrogé par Le Point, Michel Delpuech précise : « Il y a des questions qu'on ne pouvait pas ne pas poser. »

http://www.lepoint.fr/justice/la-candidature-d-un-haut-fonctionnaire-a-la-securite-du-psg-retoquee-27-11-2017-2175539_2386.php


 

Laurent Simonin
Laurent Simonin
Pauvre Simonin. Il jouait avec Benalla un ticket pour l'avenir. Il a joué sans avertir le Préfet, il a perdu. Un préfet qui ne serait pas entré dans la danse de Benalla car il ne doit rien à Macron et son CV, son profil et sa carrière l’éloignent des fréquentations douteuses comme celle d’un civil de 26 ans sorti de nulle part et tout d’un coup  au cœur de la sécurité de l’Elysée avec le titre d’adjoint du chef de cabinet du président qui autorise Christophe Castaner, secrétaire d’Etat aux relations avec le parlement et délégué général de La République en marche à déclarer,  pour justifier sa présence alors qu’il est censé être suspendu, que si Benalla était dans le bus des bleus c’était en tant que bagagiste.

Il faut oser dire ça même si c’était peut-être juste de l’humour car cela vaut bien celui du ministre de l’intérieur qui, à la question de savoir s’il a parlé avec Macron ce week-end de l’affaire Benalla, il répond «  le moins possible ».

Injuste commission d’enquête parlementaire : les hauts fonctionnaires à qui des élus qui ne risquent rien demandent de ne pas ménager leur hiérarchie jusqu’au cabinet du chef des armées qui peut dégommer tout ce qui bouge dans l’administration directement ou indirectement. C’est injuste et les séances publiques peuvent devenir malsaines car la presse cherche à créer des polémiques, nourrir l’audience et pour cela, certains ne reculent devant rien. Pour qui suit toutes les auditions, rien n’est plus scandaleux que de voir ensuite le résumé orienté servi au lecteur ou téléspectateur qui n’a pas le temps de suivre tous les échanges. 

Voilà par exemple le Alain Gibelin résumé comme celui qui a détruit la version de l’Elysée à propos de la suspension de Benalla alors qu’il a juste dit ce qui s’est passé sans vouloir attaquer l’Elysée particulièrement.   Il n’y a donc pour le fonctionnaire que deux choix : mentir par omission par devoir de réserve même sous serment ou dire la vérité comme on se suicide car ensuite il faudra affronter le pouvoir sachant que le milieu se souviendra de vous comme de quelqu’un de dangereux car honnête jusqu’à l’irresponsabilité car un fonctionnaire surtout en matière de sécurité doit toujours en dire le moins possible selon l’humour du ministre de l’intérieur.

VLANE


Mise à jour  : mardi 24/07 ; 22H 

 

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