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Contrairement aux USA, Aziz profite encore de la nullité des constitutionnalistes mauritaniens

Vendredi 23 Novembre 2018 - 10:40

Contrairement aux USA, Aziz profite encore de la nullité des constitutionnalistes mauritaniens
Pour l’armée mauritanienne, l’heure de la maîtrise des rouages démocratiques a sonné : l’élection présidentielle de 2019 marquera un tournant depuis 1978, date à laquelle les militaires ont pris le pouvoir en Mauritanie jusqu’à nos jours.  Ce sera la première fois qu’un militaire devenu civilisé puis élu à deux reprises respectera la constitution pour ce qu’elle vaut...
 
Aziz se paiera le luxe de quitter le fauteuil présidentiel ce qui ne signifie pas quitter le pouvoir.  Que deviendra son Basep sans lui ? De quel sommeil dormira le nouveau président avec le Basep d’Aziz à sa porte ? On se souvient d’ailleurs du pouvoir du président par intérim feu Bâ Mbaré ou celui de Sidioca quand il a décidé de limoger les généraux qui l’ont mis au pouvoir.
 
On saura sous peu qui Aziz a choisi pour occuper le fauteuil le temps d’un tour de passe-passe constitutionnel car Aziz dit qu’il reviendra dès que la constitution le lui permettra.  Techniquement et constitutionnellement, il pourra se représenter dès le lendemain de la promulgation des résultats par les autorités compétentes.  Il pourra attendre un mois ou un mandat, tout dépendra du pacte avec le nouveau locataire de palais à moins qu’il ne décide de s’émanciper comme Sidioca, auquel cas ça risque de chauffer de façon armée mais rien n’est moins sûr.
 
Dès l’annonce de ce futur retour,  un constitutionnaliste de l’opposition a estimé que c’est constitutionnellement impossible. C’est le même qui, quelques années plus tôt, estimait qu’il était contre la limitation des mandats car il n’y a pas de supra-légalité en ce qui concerne les verrous constitutionnels puis il a fini par faire campagne pour expliquer que la constitution était verrouillée en matière de mandats.
 
https://www.chezvlane.com/Tenez-vous-bien-voila-ce-que-pensait-Lo-Gourmo-en-2006-du-verrou-constitutionnel_a845.html
 
Peu importe son avis car c’est celui d’un avocat, opposant de surcroît, ce qui lui permet de plaider sans jamais dire ni faire la loi encore moins la constitution.
 
Que dit la constitution à ce sujet ? Là encore on découvre l’incompétence des pères fondateurs de ce copier-coller de la constitution de la 5ème république française en se permettant de la tropicaliser de travers à base d’un autre arrivage à savoir l’article 38 qui nous vient directement d’Algérie repris par Sékou Touré.
 
Bilan : une constitution incohérente avec des termes vagues qui permettent tout et n’importe quoi. Ainsi, contrairement à la constitution française révisée en 2008, nous avons un conseil constitutionnel censé pouvoir dire la constitutionnalité des lois et des procédures mais qui n’est pas constitutionnellement autorisé à se prononcer sur l'usage d'un article aussi capital que l’article 38 qui permet au chef de l’état de faire un référendum comme bon lui semble sur n’importe quel sujet.
 
De même pour une république islamique : on ne trouve pas une fois le mot coran, ni malikite, ni même sunna ou le nom du prophète Mohamed PSL.

Une constitution encore bricolée récemment avec pour dernier résultat de voir la constitution révisée cachée aux mauritaniens en arabe et en français, introuvable. Le site de l’assemblée nationale l’a fait disparaître et l’agence mauritanienne d’information a encore en ligne l’ancienne version pour que personne ne puisse juger sur pièces.
 
Peu importe.
 
Aziz profite de la dernière faiblesse de cette constitution car contrairement à celle des Usa, elle n’est pas verrouillée à propos des mandats sitôt que le président a quitté ses fonctions.
 
Ainsi l’article 28 ne parle que du président de la république qui ne peut être réélu qu’une fois mais tant que les mots auront un sens, il n’y est question que du président de la république et non du citoyen lambda à savoir même l’ex-président de la république.
 
 

Les américains n’ont pas fait cette bêtise. Au 22 amendement, ils n’ont pas écrit «  le président de la république » mais «  nul ne pourra… ». Ce mot « nul » empêche un ex-président d’être réélu...
 
 « Section 1. Nul ne pourra être élu à la présidence plus de deux fois, et quiconque aura rempli la fonction de président, ou agi en tant que président, pendant plus de deux ans d'un mandat pour lequel quelque autre personne était nommée président, ne pourra être élu à la fonction de président plus d'une fois. Mais cet article ne s'appliquera pas à quiconque remplit la fonction de président au moment où cet article a été proposé par le Congrès, et il n'empêchera pas quiconque pouvant remplir la fonction de président, ou agir en tant que président, durant le mandat au cours duquel cet article devient exécutoire, de remplir la fonction de président ou d'agir en tant que président durant le reste de ce mandat. »

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Ainsi si les mauritaniens avaient écrit à l’article 28 «  Nul ne peut être réélu plus de deux fois président de la république », Aziz n’aurait pas pu dire qu’il reviendrait. Il eût été obligé de changer la constitution ; ce qu’il pourrait faire sans résistance vu qu’il a déjà imposé un hymne conçu par un égyptien et un drapeau avec un rouge de mauvais goût pour les maures jusque-là.
 
 
Les mauritaniens ont besoin de repenser la constitution entièrement et en rédiger une cohérente encore faut-il trouver les compétences pour le faire sachant que même un brillant opposant comme Lo Gourmo a fait campagne pour la chinoiserie de 2006…

https://www.chezvlane.com/Tenez-vous-bien-voila-ce-que-pensait-Lo-Gourmo-en-2006-du-verrou-constitutionnel_a845.html
 
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