Suprême mépris : avec le sourire, lors de son dernier meeting de campagne, Aziz a lancé cette phrase alors que les opposants ne lui reprochaient jusque-là que de faire le jeu d’un troisième mandat.
https://www.youtube.com/watch?v=hu5jMTDFsLo&t=1s
40 minutes d’une tirade, sans note, sans prompteur, 100% spontané jusqu’à en perdre la voix. Qui peut douter que le scrutin sera honnête quand on voit qu’on empêche Birame et Ould Ghadda d’être candidats ? Qui peut en douter quand on voit un Aziz, au mépris de la constitution, se faire chef de parti et aller en campagne comme si son avenir politique, économique et sécuritaire en dépendait ?
La complexité des 3 scrutins semble compenser la transparence. Un étranger disait « Voter en Mauritanie, c’est pas si simple ! Il faut cocher en face du nom de son candidat, parmi parfois 94 candidats. Et en plus, on vote pour les députés de circonscription, les députés nationaux, les députés régionaux, les députés des femmes, et enfin les élections municipales. 5 votes en 1 seul, avec des listes longues comme le bras... ».
La campagne fut la plus morne de l’histoire du processus démocratique mauritanien par manque d’argent. Personne ne voulait mettre ses sous comme si l’issue était connue. Même du côté des partis de la majorité présidentielle, tout le monde fut assommé en voyant Aziz prendre parti pour l’UPR en invitant le peuple à ne voter que pour ce logo.
Le seul qu’on a vu partout dans le pays c’est Aziz en campagne avec la TVM sur le dos afin que tous sachent qu’il est allé partout pour finir à Nouakchott sur la scène de l’UPR volant la vedette aux candidats en lice.
A qui pouvait bien s’adresser ce quart d’heure d’invectives contre l’opposition et les islamistes en particulier ? Devant lui il y avait la masse des « déplacés » comme des figurants pour occuper l’espace. Derrière lui les barons du régime civil dépassés par cet Aziz incontrôlable et capable de tout. Un Aziz qui déplace les flatteurs à crédit…
Aziz ne semblait s’adresser qu’au peuple de la TVM et encore il sait que ce peuple est sous contrôle. Il ne semblait s’adresser qu’aux médias en général surtout étrangers arabe et francophone obligés de reprendre ses propos pour informer, ce qui revient à faire le jeu de sa propagande :
Voilà Aziz qui s’en prend aux islamistes qui ont mis à genoux le monde arabe. Tiens ! Ça tombe bien car ça colle à la politique étrangère du banquier saoudien à qui Nouakchott a ouvert les portes de l’islam local, Nouakchott qui bondit dès qu’un pays occidental ose s’en prendre à l’Arabie saoudite, ça tombe bien aussi car cela fait plaisir à ses soutiens occidentaux qui trouvent là de quoi rendre son projet politique défendable.
Aziz ennemi des islamistes ? Qui à Nouakchott peut y croire quand Aziz n’ose pas respecter la décision de justice qui permettait à Mkheitir d’être libre par peur de la rue, un Aziz sous lequel a éclaté le plus grand scandale économique généré par un Mollah en toute impunité qui a fait trembler tous les marchés de l’immobilier, du bétail et de tout ce qui peut être vendu avec les ficelles d’une pyramide de Ponzi.
Aziz sous lequel, les discours les plus obscurantistes ont pu s’étaler à la radio et à la télé ; certains n’hésitant pas à menacer de mort des activistes. Un poète filmé en disant que si le pouvoir libère Mkheitir il lui mettrait une balle dans la tête, ce poète a fait partie de la commission nationale dirigée par le porte-parole du gouvernement pour écrire le nouvel hymne national.
En vérité, si Aziz n’est pas un allié de l’idéologie islamiste au moins il en tire profit car il a permis à ce mouvement de grandir en Mauritanie de sorte à être son adversaire principal pendant que le régime faisait tout pour désarticuler les vieux partis républicains par tous les moyens…
C’est toujours plus facile de combattre un ennemi qu’on fabrique et dont on maîtrise la croissance. Voyez l’affaire Mkheitir et ces hordes voulant sa peau. Dès que le pouvoir a sonné la fin de la récréation, les chefs se sont tus mais le peuple ayant été radicalisé, Aziz ne pouvait pas libérer Mkheitir sans risquer sérieusement d’être considéré comme un hypocrite.
Ces islamistes qu’il dit combattre ne représentent rien de significatif qui puisse le menacer ni de près ni de loin. Beaucoup de leurs têtes pensantes ont rejoint son régime sans changer d’idéologie. Ce sont eux, installés au coeur de la présidence, qui l’ont conseillé dans l’affaire Mkheitir avec les conséquences que l’on sait… Preuve qu’on peut passer d’un camp à l’autre sans rougir. Ces islamistes mauritaniens ne peuvent que terroriser au quotidien le citoyen lambda. Demain d’ailleurs, Aziz pourra pousser le cynisme jusqu’à les faire entrer au gouvernement en leur donnant des ministères pour retourner leurs électeurs contre eux car sans lui ces ministères sont des coquilles vides.
Sacré Aziz ! C’est le dictateur le plus sympathique de la région. La force tranquille des pleins pouvoirs qui s’offre le luxe de la liberté d’expression et joue de toutes les ficelles politiques légales pour ce que vaut la légalité sous nos cieux. Il peut raconter tout et n’importe quoi, il n’y a personne en face pour lui répondre en direct. Il peut faire ce qu’il veut de ce pays et il est en train de le faire.
Le voilà qui ose même dire que pour un 3, 4, 5 mandat ou même la monarchie, il suffit que le peuple vote. Il a raison, la démocratie c’est ça car tout dépend de l’univers psychologique de la majorité : la nôtre est une masse d’ignorants aux mains d’une élite qui ne risque jamais rien sinon de quoi aller en prison pour rien ou si peu.
Quoi qu’il arrive, Aziz peut toujours décider de sonner la fin de la récréation et la jouer comme le tyran Tchadien ou celui de la Guinée Equatoriale et personne n’y pourra rien comme personne ne trouvera de secours des vieilles démocraties car les occidentaux sont des états qui cherchent leurs intérêts et les africains ont assez combattu l’ingérence pour ne pas leur en vouloir.
Quand je regarde Aziz et la facilité avec laquelle il mène son monde, j’en veux surtout aux civils de cette majorité présidentielle : incapables d’aucune liberté de ton pour le raisonner et le pousser au meilleur car ils n’ont soif que de profiter du pouvoir et se battent pour être les plus près du chef pour leur clan, leur tribu et leur région.
On pourrait en rire s’il n’y avait pas tant de malheureux en Mauritanie, une classe moyenne à genoux, un peuple qui n’a que l’état pour éduquer ses enfants et leur offrir un avenir moins détestable.
Nous sommes passés du pays du million de poètes à celui du million de cobayes.
A défaut d’avoir un dictateur éclairé, il ne reste plus qu’à prier pour être à l’abri d’un dictateur déjanté car il n’y a plus aucun contre-pouvoir même dans l’armée.
VLANE
Aziz ennemi des islamistes ? Qui à Nouakchott peut y croire quand Aziz n’ose pas respecter la décision de justice qui permettait à Mkheitir d’être libre par peur de la rue, un Aziz sous lequel a éclaté le plus grand scandale économique généré par un Mollah en toute impunité qui a fait trembler tous les marchés de l’immobilier, du bétail et de tout ce qui peut être vendu avec les ficelles d’une pyramide de Ponzi.
Aziz sous lequel, les discours les plus obscurantistes ont pu s’étaler à la radio et à la télé ; certains n’hésitant pas à menacer de mort des activistes. Un poète filmé en disant que si le pouvoir libère Mkheitir il lui mettrait une balle dans la tête, ce poète a fait partie de la commission nationale dirigée par le porte-parole du gouvernement pour écrire le nouvel hymne national.
En vérité, si Aziz n’est pas un allié de l’idéologie islamiste au moins il en tire profit car il a permis à ce mouvement de grandir en Mauritanie de sorte à être son adversaire principal pendant que le régime faisait tout pour désarticuler les vieux partis républicains par tous les moyens…
C’est toujours plus facile de combattre un ennemi qu’on fabrique et dont on maîtrise la croissance. Voyez l’affaire Mkheitir et ces hordes voulant sa peau. Dès que le pouvoir a sonné la fin de la récréation, les chefs se sont tus mais le peuple ayant été radicalisé, Aziz ne pouvait pas libérer Mkheitir sans risquer sérieusement d’être considéré comme un hypocrite.
Ces islamistes qu’il dit combattre ne représentent rien de significatif qui puisse le menacer ni de près ni de loin. Beaucoup de leurs têtes pensantes ont rejoint son régime sans changer d’idéologie. Ce sont eux, installés au coeur de la présidence, qui l’ont conseillé dans l’affaire Mkheitir avec les conséquences que l’on sait… Preuve qu’on peut passer d’un camp à l’autre sans rougir. Ces islamistes mauritaniens ne peuvent que terroriser au quotidien le citoyen lambda. Demain d’ailleurs, Aziz pourra pousser le cynisme jusqu’à les faire entrer au gouvernement en leur donnant des ministères pour retourner leurs électeurs contre eux car sans lui ces ministères sont des coquilles vides.
Sacré Aziz ! C’est le dictateur le plus sympathique de la région. La force tranquille des pleins pouvoirs qui s’offre le luxe de la liberté d’expression et joue de toutes les ficelles politiques légales pour ce que vaut la légalité sous nos cieux. Il peut raconter tout et n’importe quoi, il n’y a personne en face pour lui répondre en direct. Il peut faire ce qu’il veut de ce pays et il est en train de le faire.
Le voilà qui ose même dire que pour un 3, 4, 5 mandat ou même la monarchie, il suffit que le peuple vote. Il a raison, la démocratie c’est ça car tout dépend de l’univers psychologique de la majorité : la nôtre est une masse d’ignorants aux mains d’une élite qui ne risque jamais rien sinon de quoi aller en prison pour rien ou si peu.
Quoi qu’il arrive, Aziz peut toujours décider de sonner la fin de la récréation et la jouer comme le tyran Tchadien ou celui de la Guinée Equatoriale et personne n’y pourra rien comme personne ne trouvera de secours des vieilles démocraties car les occidentaux sont des états qui cherchent leurs intérêts et les africains ont assez combattu l’ingérence pour ne pas leur en vouloir.
Quand je regarde Aziz et la facilité avec laquelle il mène son monde, j’en veux surtout aux civils de cette majorité présidentielle : incapables d’aucune liberté de ton pour le raisonner et le pousser au meilleur car ils n’ont soif que de profiter du pouvoir et se battent pour être les plus près du chef pour leur clan, leur tribu et leur région.
On pourrait en rire s’il n’y avait pas tant de malheureux en Mauritanie, une classe moyenne à genoux, un peuple qui n’a que l’état pour éduquer ses enfants et leur offrir un avenir moins détestable.
Nous sommes passés du pays du million de poètes à celui du million de cobayes.
A défaut d’avoir un dictateur éclairé, il ne reste plus qu’à prier pour être à l’abri d’un dictateur déjanté car il n’y a plus aucun contre-pouvoir même dans l’armée.
VLANE